La nouvelle anthologie de Robert Crumb est dans les bacs! Moins autobiographique que Mes problèmes avec les femmes, ce nouveau volume intitulé Les Aventures de R.Crumb fait la part belle au fantasme, ce qui sans nul doute, devrait ravir votre coeur de lecteur! Il faut foncer chez son libraire préféré dès maintenant!
Bienvenue dans le monde merveilleux de Robert Crumb! Voyez-le s’ennuyer, chanter, gratter son ukulélé, tirer sa crampe, réparer ses toilettes ou explorer divers orifices féminins. Découvrez ses faiblesses, ses angoisses, ses contradictions et ses fantasmes. Peu d’auteurs ont, depuis Rousseau, osé une confession aussi sincère et déjantée, une mise à nu aussi drôle et douloureuse, des recoins de leur âme et de certaines parties de leur anatomie. Confronté à l’horreur d’un monde matérialiste sous la menace d’une apocalypse nucléaire, Crumb pleure le ventre de sa mère, mais aussi celui de l’Amérique d’avant-guerre, et fait sien l’adage de Woody Allen, « ‘il faut savoir se contenter d’être pathétique, puisque tant de choses atroces peuvent vous arriver à tout moment. »
Chaque histoire de ce recueil est comme une nouvelle station d’un long et hilarant chemin de croix, qui livre le Messie pleurnichard de Philadelphie (Pennsylvanie) aux outrages des philistins et des féministes, des hippies et des yuppies, des médias et de la contre-culture. Pour fustiger ces pharisiens, Crumb, pur produit de l’Amérique puritaine, retrouve naturellement les mots mêmes du Christ : « Vous ressemblez à des tombeaux blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures. »
En Robert Dennis Crumb, le XXe siècle aura trouvé la plus improbable et malcommode des figures christiques. Et le XXIe n’a qu’à bien se tenir!
C’est un grand plaisir de lire Crumb en français dans ces belles éditions. On ne peut que déplorer un certain nombre de fautes d’orthographe (conjugaison, accords, infinitif à la place du participe, etc.), désormais courantes dans la presse et sur Internet, mais qui font tache au milieu de ce travail soigné. Et ce ne sont pas des fautes qui relèveraient de l’argot, ou ajouteraient du sens, hélas… Dommage. Mais merci et bravo quand même.
On y trouverait pas quelques unes des histoires publiées dans le livre de Taschen ?