Douze ans après sa parution originale, Skibber Bee-Bye est enfin disponible en français! Tout commence vers la fin des années 1980, quand Ron Rege Jr. auto-édite ses premiers comics alors qu’il fréquente encore le Massachusetts College of Art. Puis il déménage en Californie pour se consacrer à sa carrière de dessinateur et est très vite remarqué par les meilleurs éditeurs indépendants dont Tom Devlin de Highwater Books (maintenant chez Drawn and Quarterly) qui tombe sous le charme de son style « cute brut » et publiera Skibber Bee-Bye en 2000. Il force également l’admiration de ses pairs, dont Chris Ware et Daniel Clowes qui ne tarissent pas d’éloges à propos du travail de Rege et de son Skibber Bee-Bye. Pour le premier, il est incontestablement le meilleur des nouveaux dessinateurs et pour le second, son livre clouera définitivement le bec de ceux qui ont annoncé la mort des comic strips.
Skibber Bee-Bye est un livre en tous points curieux dont l’inspiration puise aux fondements même du mystère de la vie et des origines. S’attachant à des personnages que rien ne semble lier au premier abord, Ron Rege Jr. tisse de l’un à l’autre un récit fait de pertes et de renaissances, imitant la structure flottante des arantèles, irisées par la lumière et bercées par le vent. Chant dont les circonvolutions nébuleuses et les apartés font se croiser des lutins moléculaires, un éléphant amoureux, une passion funèbre et des chercheurs d’or, Skibber Bee-Bye semble venu de nulle part, entraînant le lecteur dans une expérience psychédélique hors-normes. Ron Rege Jr., qui a tiré de l’économie de moyens une écriture cristalline, signe avec Skibber Bee-Bye une œuvre visionnaire et inclassable qui, comme tous les grands livres, se refuse à toute forme d’explication.
Sato Chan vous recommande vivement Skibber Bee-Bye, un nouveau livre de la collection Delphine. 256 pages, format 16 x 15 cm, il est imprimé en noir et blanc avec un cahier en quadrichromie. Et il coûte 19 euros.
Oui, c’était bien le même livre, mais les photos ont été modifiées depuis, celle dont je parlais n’est plus présente.
J’ai posé la question sur bulledair mais vous ne l’avez a priori pas remarqué. Dans le Spirou de la semaine dernière (ou celui d’avant ?) il y a une critique du Pépito avec un bien beau visuel et une date de sortie annoncée fin février. Mais voilà, mon libraire me dit « sortie annulée », qu’en-est-il ?
Je ne sais pas où Xynopp a vu cette faute (parle-t’il du même livre ?), par contre j’en ai vu une autre : « Qu’elle est sa recette secrète ? » au lieu de « Quelle est… », page dix-sept dans les pages en couleurs. Mais cela n’enlève rien à la qualité de l’édition ni bien sûr à celle de l’oeuvre, merci énormément monsieur Jean-Louis de nous avoir fait découvrir cette perle indescriptible ! Il s’en dégage une force peu commune, qui suit une vraie gradation qui plus est. On ne s’attend pas à un final si…extrême. (Comme souvent, l’extrême est bien plus efficace quand il côtoie de la tendresse.)
Mes félicitations au traducteur pour la coquille dans la première case…
« Faut que je voie », pas « vois ». C’est ballot…