Ce cher Blutch est tellement romantique! Je pourrais rester des heures à l’écouter me parler de cinéma et surtout de jazz! L’homme en connaît un rayon et j’avoue que cela me fait toujours un je-ne-sais-quoi. Saviez-vous que dix ans avant Pour en finir avec le cinéma, Blutch décidait d’en finir avec le jazz? Total Jazz, que nous publions aujourd’hui, regroupe quatre-vingt planches autour du jazz et de ses grandes figures Miles Davis, Charlie Mingus ou autre Chet Baker. À travers ces saynètes souvent humoristiques, parfois nostalgiques, Blutch raconte le jazz et, à demi-mot, nous conte son histoire avec le jazz. C’est émouvant, surtout de la part d’un homme si discret, de le voir se livrer ainsi sous couvert d’un alter ego versatile, inquiet ou enflammé, démoralisé ou impitoyable séducteur.
Publiés dans le magazine Jazzman, repris en album par le Seuil en 2004, ces courts récits, enrichis ici de planches inédites, ne prétendent pas faire l’histoire du jazz ; le profane y prendra donc autant de plaisir que le mélomane confirmé. Tour à tour drôle ou nostalgique, ce portrait de l’artiste en amateur de jazz évoque librement la musique et tout ce qu’elle signifie pour ceux qui l’imaginent, qui la jouent, qui l’écoutent, ceux qui en vivent et ceux qui en meurent. La femme n’est jamais loin, muse parfois fatale. Avec un simple baiser, Blutch rend le plus bel hommage qui soit à Buddy Bolden, découvreur du jazz, et souligne la sensualité d’une musique, où la vibration de l’anche se prolonge en ligne de hanche. Inventant des équivalences graphiques au flot, à la force et aux dissonances d’un genre mouvant, basé sur l’improvisation, Blutch varie sans cesse son trait pour traduire aussi bien l’élégance et la légèreté d’un Stan Getz que la violence terrifiante et la puissance tellurique d’un Mingus. En transposant sur le papier le toucher de Don Pullen ou de Sun Ra, il démontre que musique et dessin ont en commun le geste, le mouvement. Et aussi, en préservant l’émotion, le pouvoir de créer l’illusion de l’éternité. Alors, même si le piano de Duke Ellington s’est tu et Chet Baker a exhalé son dernier My Funny Valentine, on n’en a pas fini avec le jazz et le bleu de Miles Davis.
Total Jazz est un nouveau livre de la collection Solange. Il mesure 22 x 29 cm, sa couverture est cartonnée avec un dos toilé. Il est imprimé en bichromie et noir et blanc, compte 96 pages et coûte 23,50 euros.
Pour cette édition, nous sommes repartis entièrement des originaux et tenons à remercier les différents collectionneurs qui ont accepté de nous prêter leurs planches pour l’occasion.
Nous donnons ici une version remaniée de ce livre publié au Seuil en 2004 ; augmentée de 50% (l’édition précédente comptait 64 pages), elle est agrémentée de planches de bande dessinée supplémentaires et de dessins totalement inédits.
@amérik jack : arrête, tu dis n’importe quoi.
le dessin de Blutch est extraordinaire, comme toujours, et porte ces petites chroniques avec beaucoup d’émotions. je comprends ce que ressentent mes amis qui aiment le jazz à l’écoute de leurs messes.
j’ai même dans ma bibli les deux versions
(comme j’ai les deux Donjon de l’artiste)
beau livre oui mais ça ne suffit pas… le contenu est moyen…
@yugen :Bonne idée, ma foi. À cogiter.
A quand un PEPLUM rééditionné avec le note inclus et le dos toilé et la couverture inédite qui va bien ???
L’édition est magnifique, c’est une réussite. BRAVO !
Dites donc je l’ai vu chez mon libraire et c’est un bouquin MA-GNI-FI-QUE !
Est-ce que tous les prochains livres édités dans ce format vont ils subir le même sort ? Car là franchement pour un tel résultat vos tarifs ne sont vraiment pas usurpés. Beaucoup d’autres devraient en prendre de la graine….
D’ailleurs plus j’y pense et plus je me dis que je vais me réserver cet exemplaire…
Dos toilé ? Cartonné ? couverture de fou ? réédition augmentée ? huuummmm j’espère que mon libraire n’a pas d’exemplaire à me faire miroiter sous peine d’achat compulsif alors que je ne suis pas spécialement fan de Blutch !